En rouge et blanc : la féria de Dax

Et au petit jour on ira faire…. la féria la féria ! Oui, commencer un article avec une parodie de Patrick Sébastien, ça manquait !

Faire une féria. C’était l’un des objectifs de l’année, l’idée avait déjà été évoquée à Bordeaux. Celles de Condom, Pampelune et de Bayonne étant déjà passées, reste celle de Dax, lors du week-end du 15 août. Encore faut-il arriver ! Mais ce n’est pas parce que nous nous retrouvons perdus au milieu des vaches du pays basque que nous doutons. A l’arrière d’une jeep, à moitié assis et à moitié hors de la voiture dans certains virages, nous avançons vers notre destination, finalement atteinte grâce à la gentillesse d’une dame qui fait un détour de 20 kilomètres pour nous aider.

Mais que vois-je au loin ? Quelles sont donc ces têtes qui me semblent si familières ? Est-ce bien l’ami Christophe que je vois là-bas ? Et le petit, à côté de lui, avec de drôles de chaussures ? Mais oui, c’est Pierre !
Et c’est ainsi que nous partîmes deux et arrivâmes quatre à la féria de Dax. Un petit foulard rouge noué sur les épaules, nous nous en allons rejoindre les 800 000 fêtards attendus.

Comment expliquer une féria pour ceux n’en ayant jamais fait ? Hum, vous voyez la braderie de Lille ? Et bien c’est la même chose, mais sans rien à vendre. Hum, vous voyez le carnaval de Dunkerque ? Et bien c’est la même chose, mais sans les travestis. Oui, en résumé, les gens sont là pour faire la fête, sans aucune autre raison. Des mauvaises langues disent parfois que des jeunes seraient là pour boire un peu plus que de raison. Allons bon, nous l’aurions constaté. Ah, oui, on l’a constaté.

La féria est un drôle de mélange. C’est une ouverture par le maire de la ville, avec l’ensemble des foulards qui tournent au-dessus des têtes. C’est la journée landaise, avec des jeux traditionnels, dont les quilles de neuf, où je fis un malheur ! Ce sont des familles avec la journée des enfants le jeudi. 
Et puis c’est la fête jusqu’au bout de la nuit. C’est des chants lancés à 5h du matin sur le camping. C’est un jeune qui pisse au milieu de la piste, un autre dans un caniveau, un quadragénaire nu qui prend une photo avec son sexe collé sur la joue d’une femme, les deux étant passablement éméchés. La féria de Dax c’est aussi une quantité assez impressionnante de vols, notre duo ayant eu la malchance de croiser un pickpocket. Le téléphone de Lucas disparu, l’appareil photo un temps (mais finalement retrouvé, ce qui nous a permis de publier les photos du début de ce voyage). Cette histoire nous casse un peu notre première soirée, surtout lorsque l’on voit notre tente immergée après un violent orage, tente qui fut également visitée par un voleur n’ayant rien trouvé, les affaires étant à la consigne.

Bref, vous le constatez, ce sont des sentiments partagés. Une féria c’est à faire une fois. Deux fois, on n’est pas encore sûr. Le côté beuverie l’emporte sur le côté familial en soirée, il faudrait privilégier la journée. Mais ça ne nous empêchera pas d’avoir de bons souvenirs. Comme cette partie de dame de pique où un MacGyver local nous aura sauvé les cartes. Un lac du Connemara de folie, un camion de CRS secoué (liberté pour les ultras). Et surtout, cette ambiance dans les arènes de la ville. Un concert devait avoir lieu, mais l’orage l’a réduit à cinq minutes. Il faudrait partir. Mais une ola se lance. Pendant quinze minutes. Et puis la musique résonne à nouveau, des entrailles de l’arène. Nous nous dirigeons sous les escaliers, et nous profitons de danseuses croates et de leur orchestre. Puis ce sont des Basques qui entonnent un air. L’ambiance est là, bien à l’abri des grosses pluies. On en profite pour aller dans le club de tauromachie, ouvert pour l’occasion. On observe cette tête de taureau, et on reste assez circonspect vis-à-vis de cette tradition.
 

Du rouge. Du blanc. Une bande de copains. Une ville en fête. Et l’aventure qui continue, vers les Pyrénées.